Ivre, l’armée autrichienne s’entretue à Caransebeş

Ecrit par Lucas Latare

L’Homme aurait acquis la maitrise de l’alcool, il y a environ 8 000 ans en chine. Lors d’une nuit de septembre 1788, son savoureux mélange à la bêtise humaine aura donné un cocktail littéralement explosif.

Le conflit austro-turque

Entre 1788 et 1791, se déroule la guerre dite austro-turque, opposant l’Empire d’Autriche à l’Empire Ottoman. Alliés aux Russes, en guerres dès 1787 contre les ottomans, les autrichiens prennent part à cette guerre qui trouve son origine dans des conflits territoriaux.

Et pour quelques litres de plus

Dans la petite bourgade de Caransebeş, aux frontières de l’Empire Autrichiens (aujourd’hui en Roumanie), 100 000 hommes prennent place. Un contingent de hussards (cavaliers légers) est alors envoyé en éclaireur. Il traverse le fleuve Timis. Pas de turques à l’horizon, mais des tziganes qui vendent du schnaps aux éclaireurs qui se seraient rapidement mis à boire.

Un groupe d’infanterie franchit le fleuve peu après. Refusant de partager leurs biens avec les autres soldats, les hussards improvisent des fortifications. Ils chassent ensuite l’infanterie.

Quand la langue fait défaut

La situation dégénère quand un soldat, sûrement très énervé, tir un coup de feu. Une bataille s’engage alors. Des soldats auraient crié à l’ennemi turque. Les hussards, pensants la menace sérieuse, déguerpirent. Une partie de l’infanterie évacua également. Le corps d’armée, constitué de soldats autrichiens, serbes, croates, italiens, lombards et d’autres minorités, n’arrive pas à se comprendre pour faire la lumière sur ce mystérieux événement. Un groupe de soldat aurait alors donné l’alerte, déclenchant un retrait massif.

Souhaitant rétablir l’ordre, les officiers se mirent à hurler « Halte ! ». Bien sûr, une partie des soldats ne parlant pas un mot de germanique, crurent entendre la cavalerie turque scandée « Allah ! ».

Le clou du spectacle : l’artillerie lourde

Rassurez-vous l’histoire n’est pas encore terminée. Un commandant voyant fuir des cavaliers et entendant évoquer le nom de dieu dans la langue ennemie, trouva judicieux de faire feu à coup de canons, dans le tas. Le camp autrichien tout entier pratiqua alors tirs aléatoires et fuite.

Conséquences

Pour les conséquences, ce n’est pas compliqué : l’Empire Ottomans arrive deux jours plus tard, assiste impuissant au résultat du carnage, et s’empare calmement de Caransebeş.

Difficile de faire le tri entre morts et blessés, par l’armée autrichienne ou par l’armée turque. Certains auteurs parlent de 150 victimes, d’autres de plus de 500, ou encore de 1 200. Le biographe de l’Empereur Joseph II (l’Empereur était sur le « champs de bataille » le jour J), parlera de 10 000 morts. Ce qui n’a jamais pu être prouvé et semble fantasque.

Sources

Pour écrire cet article je me suis appuyé sur la page Wikipédia anglaise de la bataille dont les sources semblent « authentiques ».

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